15 août 2010

Un Roman russe, Emmnuel Carrère




La folie et l'horreur ont obsédé ma vie. Les livres que j'ai écrits ne parlent de rien d'autre.
Après
L'Adversaire, je n'en pouvais plus. J'ai voulu y échapper.
J'ai cru y échapper en aimant une femme et en menant une enquête.
L'enquête portait sur mon grand-père maternel, qui après une vie tragique a disparu à l'automne 1944 et, très probablement, été abattu pour faits de collaboration. C'est le secret de ma mère, le fantôme qui hante notre famille.
Pour exorciser ce fantôme, j'ai suivi des chemins hasardeux. Ils m'ont entraîné jusqu'à une petite ville perdue de la province
russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu'il arrive quelque chose. Et quelque chose est arrivé : un crime atroce.
La folie et l'horreur me rattrapaient.
Elles m'ont rattrapé, en même temps, dans ma vie amoureuse. J'ai écrit pour la femme que j'aimais une histoire érotique qui devait faire effraction dans le réel, et le réel a déjoué mes plans. Il nous a précipités dans un cauchemar qui ressemblait aux pires de mes livres et qui a dévasté nos vies et notre amour.
C'est de cela qu'il est question ici : des scénarios que nous élaborons pour maîtriser le réel et de la façon terrible dont le réel s'y prend pour nous répondre.


A la fois quête des origines, carnet de bord, récit d'un fait divers et d'une passion amoureuse, Un roman russe est une œuvre autobiographique dense et captivante. Emmanuel Carrère y restitue avec talent la complexité d'un homme dont la vie ressemble à ses livres. 


J'ai lu un certain nombre de critiques concernant ce « récit autobiographique » et aucune ne semble correspondre à mon sentiment : toutes sont enthousiastes et parfois même élogieuses, alors que je n'ai vu dans ce Roman Russe que vulgarité et autofiction dans le mauvais sens du terme.


Le personnage-auteur manque à mon goût de pudeur, il est vulgaire et son récit est largement pornographique, il nous raconte de façon crue sa petite vie d'écrivain parisien tourmenté et je trouve que son récit ne rejoint jamais la littérature, manque de profondeur et d'intensité, malgré les crises et les meurtres. J'aurais envie d'appliquer à ce Roman Russe l'expression « Il s'écoute parler »...



Les moments qui m'ont plu sont ceux de Kotelnich, en Russie, car j'ai une tendresse particulière pour les pays de l'Est, naturellement.


Suis-je donc la seule à avoir trouvé la présentation de ce désespoir ressassé absolument pathétique? Il y a même des passages  - notamment la fin- avec des longueurs, une conclusion à rallonge qui n'en finit pas de dérouler des sentiments à l'eau de rose -& rien de remarquable en terme d'écriture, pas de trouvailles, rien qu'un journal tout à fait prosaïque...


Je  me demande  s'il  s'agit là de littérature, vraiment...

Je n'ai pas eu de peine à aller jusqu'au bout mais ce n'est pas un livre que je recommanderais.

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