28 février 2013

Le magasin des suicides, Jean Teulé





      "Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre..."

J'étais ravie de pouvoir le lire, j'en avais entendu parler sur France Inter, puis il a été adapté au cinéma... mais je me demande s'il ne s'agirait pas de littérature jeunesse?! C'est mignon, oui, c'est joli, mais rien qui ne laisse un souvenir impérissable... C'est une sorte de conte un peu gnan-gnan qui ne m'a pas marquée plus que cela, malgré un propos a priori original...

27 février 2013

Le caveau de la famille, Katarina Mazetti





Après l’immense succès du Mec de la tombe d’à côté, nous sommes des centaines de milliers à nous demander ce qu'il advient de Désirée, la bibliothécaire, et de Benny, le paysan. Et bien, voici la suite…

Désirée dévore avec autant d’ardeur les livres et les produits bio, Benny lui, élève des vaches et n’imagine pas qu’on puisse lire « de son plein gré ». 
Pourtant, ils se sont promis trois essais pour avoir un enfant ensemble. Si cela ne donne rien, c’est terminé pour toujours. Et si ça marche… [Mais chut ! On ne va tout de même pas vous raconter la suite de l’histoire. Néanmoins, les personnes impatientes … pourront en savoir plus…colonne suivante !] 
Comme le disait un critique littéraire suédois : « Le quotidien tue l’amour, la vie de famille l’enterre. » C’est gai. Bienvenue dans le caveau de famille ! Pétillant et jubilatoire.

Bingo ! Après trois essais manqués et trois prolongations qu’ils s’accordent en bons tricheurs amoureux, Désirée tombe enceinte. Non sans quelques appréhensions, elle s’installe dans la ferme de Rönngarden, obligeant Benny à jeter comme une vieille chaussette sa cousine Anita avec qui il vivait depuis un an. Désirée apprend à traire les vaches à son retour de la bibliothèque où elle travaille tandis que Benny, qui a la jambe dans le plâtre, apprend à changer les couches du bébé. Débordés par la ferme, les vaches, le petit Arvid et bientôt un deuxième bébé, les tensions montent rapidement dans le couple. Et leur intimité fond comme neige au soleil. Dans un sursaut d’amour, ils décident de se donner une nouvelle chance et partent en vacances quatre petits jours avant les labours d’automne.                                 


J'avais adoré le premier opus, mais j'avais eu un mauvais retour sur le deuxième et je voulais rester sur une bonne impression... la curiosité a été trop forte! Je ne dirais pas qu'il est mauvais par rapport au premier, l'écriture reste la même, c'est juste le récit qui fait nettement moins rêver! Mais difficile d'en dire plus sans dévoiler le propos... Disons que c'est la suite de l'histoire, le moment où la "lune de miel" se transforme au quotidien... Quand j'ai refermé ( en fait je n'ai rien refermé du tout, vu que je l'ai lu sur ma liseuse) le livre, je me suis dit "quoi? c'est tout? et alors? elle est où la morale de l'histoire?", puis j'ai pensé qu'au contraire, c'était bien "tout," dans le sens "plein" du terme... C'est la vie!
Il y a dans ce volume un morceau de bravoure de quelques pages sur le rythme infernal que vit cette mère qui a du faire jubiler plus d'une lectrice! 
Je m'emploie chaque jour à ne surtout pas me reconnaître dans ce roman, mais il est effectivement endiablé!

Une lecture à ne pas bouder...

24 février 2013

Delphine de Vigan


Beaucoup de billets "lecture" en perspective, dans le désordre!

J'ai beaucoup entendu parler de Delphine de Vigan, et le titre de son livre "Rien ne s'oppose à la nuit" m'attirait énormément, mais je devinais que le récit serait porteur d'une lourde charge émotionnelle.
Il est superbe. 



« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.


J'ai beaucoup aimé Rien ne s'oppose à la nuit, d'une part à cause du propos, qui est extrêmement touchant, mais surtout pour la façon dont Delphine de Vigan écrit avec entêtement et sensibilité la beauté et le terrible. On sent qu'elle avance dans son texte coûte que coûte, avec une justesse folle.  La construction est d'ailleurs tout à fait étonnante, puisque l'auteur fait irruption régulièrement dans son texte pour commenter et décrire le processus d'écriture. C'est un très beau livre, très fort, qui a imprimé ses images en moi pour longtemps.


C'est donc avec plaisir que j'ai reçu en cadeau No et moi de la part de mon amie L. ( un hasard puisqu'elle ignorait que j'avais Rien ne s'oppose à la nuit  dans mon Kobo!)







Le mot de l'éditeur : Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies. 
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde. 
A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle. 
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. 
No, privée d’amour, rebelle, sauvage. 
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous



Petit opus que celui-ci, intense et drôle. La petite héroïne  Lou, porte des valeurs qui ont existé en chacun de nous enfant et que la vie a tôt  fait de refroidir... Un joli regard porté sur l'amitié et une écriture juste, subtile , pour mettre en mouvement l'idée que résister est un choix.

23 février 2013

La Page blanche, Boulet & Bagieu


Parce que je suis une grande fan de Pénélope Bagieu, j'avais offert cette BD à mon amie E. pour son anniversaire. Comme elle est trop gentille, elle me l'a prêté hier et je l'ai lu cette nuit. Je trouve que les dessins de Pénélope sont frais, drôles, d'une grande finesse derrière un faux air de naïveté  et surtout, extrêmement expressifs. Elle manie aussi très bien l’auto-dérision et ce n'est pas pour me déplaire ( je la suis sur twitter et je ne me lasse pas de ses trouze-mille tweets par jour!)




J'avais aussi un a priori très favorable grâce à la couverture!
Malheureusement, je suis restée un peu perplexe devant le scénario du grand Boulet, que j'ai trouvé inabouti, ou pas assez creusé... Cela dit il se peut tout à fait que ce soit moi qui ne lise pas "bien" la BD, trop vite, sans m'attarder assez sur le détail du dessin de chaque case, je ne sais pas... Peu importe, j'ai beaucoup aimé les dessins de Pénélope, le format du livre est chouette, le papier superbe, la couverture cartonnée est épaisse et douce au toucher, cela participe aussi au plaisir de la lecture, pour moi!

Présentation éditeur (Delcourt) : Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni son nom ni ce qu'elle fait là. Menant l'enquête tant bien que mal, elle tente de retrouver la mémoire et son identité. Mais que va-t-elle découvrir ? Un passé romanesque fait de drames et de romances ou l'existence banale d'une femme ordinaire ? Et dans ce cas, saura-t-elle devenir quelqu'un après avoir été quelconque ?

17 février 2013

Le Journal d'Anne Frank


Après quelques mois de privation d'ordinateur, ce qui m'a valu de lire plus que d'ordinaire, je reviens à la civilisation et à mon blogounet!






C'est un peu tard que je suis venue à la lecture du famous Journal d'Anne Frank! Je ne m'attendais en réalité pas du tout à ce que j'ai lu, je ne savais pas - il y a parfois des évidences qui m'échappent! - qu'il s'agissait d'un récit de captivité. Finalement, il s'agit plutôt du récit de l'enfermement d'une petite fille juive, cachée à l'Annexe, avec sa famille, dans une aile de l'usine paternelle, afin d'échapper à la déportation. 
Un récit du quotidien, où Anne Franck décrit les menus faits, où la nourriture et les activités prennent toute la place, ainsi que les disputes. Anne Frank raconte son passage de l'enfance à l'adolescence, ses premiers émois, ses premières interrogations, ses premières rebellions. Une forte tête que cette jeune fille impulsive et imaginative, une féministe!

Un petit moment de lecture agréable, qui me permet de combler quelques lacunes littéraires. Je m'attendais à plus épique, moins monotone, mais je suis contente de l'avoir lu.